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Inflation galopante, dette publique record, tensions sociales qui montent. Les signaux d’alerte clignotent en France depuis des mois. Peut-être que tu les observes aussi, avec cette sensation diffuse que quelque chose ne tourne pas rond. Que la machine économique vacille. Que demain pourrait ressembler à un tout autre paysage.
Et si tu avais 72 heures pour préparer ta famille à affronter une crise économique sérieuse ? Pas dans six mois. Pas l’année prochaine. Maintenant. Ce week-end.
Trois jours, c’est peu. Mais c’est suffisant pour poser les bases d’une protection familiale solide. Pour sécuriser l’essentiel, organiser le quotidien, et sortir de l’isolement. Parce que la vraie préparation ne consiste pas à devenir survivaliste du jour au lendemain. Elle consiste à agir avec lucidité, méthode et pragmatisme pour que ta famille traverse la tempête sans paniquer.
Cet article te donne un plan d’action concret, étape par étape, pour préparer ta famille à une crise économique en 72 heures. Pas de catastrophisme. Pas de théories fumeuses. Juste des gestes simples, des priorités claires, et l’envie de reprendre la main sur ce qui compte vraiment : la sécurité des tiens.
Jour 1 : Sécuriser l’essentiel (l’eau, la nourriture, l’argent liquide)
Le premier jour est celui de l’urgence vitale. Si demain matin les banques ferment, si les supermarchés sont pris d’assaut, si l’eau du robinet n’est plus potable, ta famille doit pouvoir tenir. Pas indéfiniment. Mais au moins une à deux semaines, le temps que la situation se stabilise ou que tu trouves des solutions alternatives.

Constituer un stock alimentaire d’urgence (7 à 14 jours minimum)
Commence par le plus évident : la nourriture. L’objectif n’est pas de remplir un bunker, mais de disposer d’un stock tampon qui couvre les besoins de base de ta famille pendant 7 à 14 jours minimum.
Privilégie les aliments à longue conservation, faciles à préparer, et qui apportent des calories et des nutriments suffisants. Voici ta liste de courses prioritaire :
- Riz, pâtes, semoule : la base énergétique, peu coûteuse et facile à stocker
- Légumineuses : lentilles, pois chiches, haricots secs (protéines végétales)
- Conserves : légumes, poissons (sardines, maquereaux, thon), plats préparés
- Huile, farine, sucre, sel : les fondamentaux pour cuisiner
- Café, thé, chocolat : le moral compte aussi
- Lait en poudre ou conserve, céréales : surtout si tu as des enfants
Pour une famille de quatre personnes, compte environ 150 à 250 euros pour constituer ce stock de base. Tu n’es pas obligé de tout acheter d’un coup dans le même magasin. Répartis tes achats dans plusieurs enseignes pour éviter d’attirer l’attention ou de vider les rayons. Et surtout, reste discret : inutile de raconter à tout le monde ce que tu fais.
Ce stock, tu le ranges dans un endroit sec, à l’abri de la lumière et des rongeurs. Pense rotation : consomme progressivement ce que tu achètes et renouvelle régulièrement pour éviter le gaspillage.
Sécuriser l’accès à l’eau potable
L’eau, c’est la priorité absolue. Sans eau, tu ne tiens pas trois jours. Avec de l’eau, tu peux tout affronter.
Commence par stocker de l’eau en bouteilles. La règle classique : 3 litres par personne et par jour (dont 1,5 litre pour boire, le reste pour cuisiner et l’hygiène minimale). Pour une famille de quatre, cela fait environ 170 litres pour deux semaines. Oui, c’est encombrant. Mais c’est la base.
Si tu as la place, complète avec des jerricans alimentaires de 20 litres remplis d’eau du robinet que tu renouvelleras tous les six mois. Et si tu veux aller plus loin, investis dans des solutions de purification d’eau :
- Filtres à eau portables (type Katadyn, LifeStraw) pour filtrer l’eau de pluie ou de rivière
- Pastilles de purification (type Micropur) pour désinfecter l’eau douteuse
- Système de filtration maison avec charbon actif et céramique
Pense aussi à l’hygiène : avec une réserve d’eau, tu peux te laver les mains, faire la vaisselle, maintenir un minimum de propreté. C’est essentiel pour éviter les maladies.
Retirer du liquide et protéger ton épargne
En cas de crise bancaire, de cyberattaque ou de fermeture temporaire des guichets automatiques, l’argent liquide devient roi. Les cartes bancaires ne servent plus à rien. Les virements sont bloqués. Seul le cash circule encore.
Retire dès aujourd’hui une somme raisonnable que tu gardes chez toi, dans un endroit sûr et discret. Combien ? Au minimum l’équivalent de deux semaines de dépenses courantes. Pour une famille moyenne, cela représente entre 500 et 1 000 euros. Si tu peux aller jusqu’à un mois, c’est encore mieux.
Répartis cet argent intelligemment : des petites coupures (5, 10, 20 euros) pour les achats du quotidien, et quelques grosses coupures pour les dépenses importantes. Ne mets pas tout au même endroit. Cache une partie dans ta maison, une autre dans ta voiture, une autre sur toi.
Si tu as de l’épargne conséquente, commence aussi à réfléchir à la diversification : acheter quelques pièces d’or ou d’argent (valeur refuge), rejoindre une monnaie locale (maintien de l’économie locale), échanger des bons de services avec tes voisins. En période de crise, la vraie richesse n’est pas toujours celle qu’on croit.
Jour 2 : Organiser la logistique familiale et réduire la dépendance
Le deuxième jour, tu passes de l’urgence à l’organisation. Maintenant que l’essentiel est sécurisé, il faut structurer ton quotidien pour tenir en autonomie. Réduire ta dépendance aux services extérieurs. Anticiper les pannes, les coupures, les ruptures d’approvisionnement.
Faire l’inventaire de ce que tu as déjà

Avant d’acheter quoi que ce soit, commence par un inventaire complet de ton logement. Ouvre tous les placards, fouille le garage, inspecte la cave. Tu seras surpris de ce que tu possèdes déjà sans le savoir.
Fais trois listes distinctes :
- Nourriture : ce que tu as en stock, les dates de péremption, ce qui manque
- Médicaments et hygiène : trousse de premiers soins, médicaments courants, produits d’hygiène
- Énergie et outillage : bougies, lampes, piles, chauffage d’appoint, outils manuels
Cette cartographie te permet d’identifier tes manques critiques. Par exemple : tu as plein de pâtes, mais pas de quoi les cuire si l’électricité saute. Ou tu as des bougies, mais pas d’allumettes. Ou encore : tu as des médicaments périmés et aucun antiseptique.
À partir de cet inventaire, dresse une liste priorisée d’achats complémentaires. Ne cherche pas l’exhaustivité. Concentre-toi sur ce qui manque vraiment pour tenir deux semaines en autonomie.
Préparer les alternatives énergétiques
En cas de crise économique sévère, les coupures d’électricité deviennent probables. Soit par rationnement, soit par défaut de maintenance, soit par cyberattaque. Tu dois pouvoir te chauffer, t’éclairer et cuisiner sans dépendre du réseau.
Pour le chauffage : si tu as une cheminée ou un poêle, fais une réserve de bois (au moins un stère si tu peux). Sinon, investis dans un chauffage d’appoint au pétrole, au gaz ou électrique portable (avec batterie ou génératrice). Prévois des couvertures supplémentaires, des duvets, des bouillottes. Le froid peut vite devenir invivable, surtout avec des enfants.
Pour l’éclairage : multiplie les sources lumineuses. Bougies classiques (attention aux incendies), lampes à huile (plus durables), lampes solaires de camping, lampes frontales à LED avec piles rechargeables. N’oublie pas les allumettes et les briquets, en quantité suffisante.
Pour la cuisson : si ta plaque électrique ne fonctionne plus, il te faut une alternative. Réchaud de camping au gaz (avec plusieurs cartouches), barbecue au charbon de bois, petit poêle rocket stove si tu es bricoleur. Même un simple feu en extérieur peut dépanner, à condition d’avoir du bois sec et un endroit sécurisé.
Anticiper les besoins médicaux et d’hygiène
Une crise économique, c’est aussi des hôpitaux débordés, des pharmacies en rupture de stock, des soins difficiles d’accès. Mieux vaut anticiper.
Constitue une pharmacie familiale de base avec :
- Antidouleurs (paracétamol, ibuprofène)
- Antiseptiques (Bétadine, alcool à 70°)
- Pansements, compresses, bandages
- Thermomètre, ciseaux, pince à épiler
- Médicaments contre la diarrhée, les nausées, les allergies
- Trousse de premiers secours complète
Si tu suis un traitement chronique (hypertension, diabète, thyroïde), assure-toi d’avoir au moins un mois d’avance sur tes ordonnances. Contacte ton médecin dès maintenant pour renouveler tes prescriptions. En période de crise, tu ne pourras peut-être plus obtenir de rendez-vous rapidement.
Pour l’hygiène, pense à stocker : savon solide (dure plus longtemps que le gel douche), dentifrice, papier toilette (beaucoup), serviettes hygiéniques ou coupes menstruelles, couches lavables si tu as des enfants en bas âge. L’hygiène n’est pas un luxe : c’est une question de santé et de dignité.
Jour 3 : Renforcer le réseau et la sécurité collective
Le troisième jour, tu sors de ta bulle. Parce que la résilience individuelle a ses limites. Parce que, seul, tu ne pourras pas tout affronter. Parce que la vraie force, en période de crise, c’est le collectif.
Identifier tes alliés de proximité
Regarde autour de toi. Qui, dans ton entourage immédiat, partage la même lucidité que toi ? Qui a compris que les temps changent et qu’il faut se préparer ?
Ces personnes, ce sont tes alliés de proximité. Tes voisins de confiance, tes amis proches, ta famille installée à côté. Ceux avec qui tu peux échanger, partager, t’entraider sans jugement ni compétition.
Commence par une discussion informelle. Tu n’es pas obligé de tout dévoiler d’un coup. Teste le terrain. Parle de l’actualité, des difficultés économiques, de la nécessité de retrouver un peu d’autonomie. Observe les réactions. Tu verras vite qui est dans la même démarche que toi.
Une fois ce cercle de confiance identifié, propose des échanges concrets :
- Partager des compétences (l’un sait bricoler, l’autre jardiner, un troisième a des notions de mécanique)
- Mutualiser des ressources (groupe d’achat, partage d’outils, garde d’enfants)
- Organiser une entraide en cas de coup dur (prêt de matériel, coup de main pour des travaux)
Ce réseau, ce n’est pas un club de survivalistes. C’est juste un groupe de personnes sensées qui décident de ne pas affronter la crise seules.
Organiser la communication en cas de coupure
En cas de crise grave, Internet peut tomber. Les réseaux mobiles peuvent saturer ou être coupés volontairement (comme on l’a vu dans d’autres pays en situation de troubles sociaux). Tu dois pouvoir rester en contact avec ta famille et tes proches, même sans smartphone.
Prévois plusieurs niveaux de communication :
Niveau 1 – Numérique de secours : smartphones chargés à bloc, batteries externes complètes, chargeurs solaires si possible. Télécharge des applications de messagerie hors ligne (Briar, Bridgefy) qui fonctionnent sans Internet, via Bluetooth ou Wi-Fi direct.
Niveau 2 – Radio classique : achète une ou deux radios à piles (ou à dynamo) pour capter les informations officielles. En période trouble, la radio reste souvent le dernier média à fonctionner. Stocke des piles de rechange.
Niveau 3 – Points de rendez-vous physiques : établis avec ta famille des lieux de rencontre concrets en cas de coupure totale. Par exemple : “Si on ne peut plus se joindre, on se retrouve tous chez Mamie à 18h.” Ou : “Point de ralliement au parc municipal tous les jours à midi.” Ces rendez-vous doivent être connus de tous, y compris des enfants.
Élabore aussi des codes simples : un signe sur la porte qui indique “tout va bien” ou “besoin d’aide”. Un objet déplacé dans le jardin qui signale un danger. Cela peut sembler exagéré, mais en situation de chaos, ces petits signaux peuvent sauver des vies.
Penser la sécurité du foyer
Dernier point crucial du jour 3 : la sécurité. Parce qu’en période de crise économique, les tensions sociales montent. Les pillages se multiplient. Les cambriolages augmentent. Ceux qui ont préparé deviennent des cibles potentielles.
Première règle : la discrétion. Ne raconte pas à tout le monde que tu as constitué des stocks. Ne poste pas de photos sur les réseaux sociaux. Ne te vante pas d’avoir trois mois de nourriture à la cave. En situation de pénurie, ceux qui ont attirent les convoitises. Reste humble et discret.
Deuxième règle : protège tes stocks. Range-les dans un endroit peu visible, fermé à clé si possible. Répartis-les dans plusieurs cachettes pour limiter les pertes en cas de vol. Ne laisse pas traîner de cartons de conserves dans le salon.
Troisième règle : anticipe les tensions locales. Renseigne-toi sur l’ambiance dans ton quartier ou ton village. Y a-t-il des tensions existantes ? Des groupes à risque ? Des zones à éviter ? En période trouble, mieux vaut connaître son environnement pour ne pas se retrouver pris au dépourvu.
Enfin, pense à sécuriser ton logement : vérifie que tes portes ferment bien, installe des verrous supplémentaires si nécessaire, prévois un moyen de défense passif (barre de porte, alarme simple). L’objectif n’est pas de transformer ta maison en forteresse, mais d’éviter les intrusions faciles.
Tu te sens seul face à ces questions ? Rejoins la communauté Familles Résilientes pour échanger avec d’autres parents qui préparent leur autonomie dans un cadre bienveillant et concret. [Lien vers Familles Résilientes]
Et après les 72h ? Transformer l’urgence en résilience durable
Voilà. Les 72 heures sont passées. Tu as sécurisé l’essentiel, organisé la logistique, renforcé ton réseau. Ta famille est prête à affronter les premières semaines d’une crise économique.
Mais ce n’est qu’un début. Parce que la vraie résilience ne se joue pas sur trois jours. Elle se construit sur des mois, des années. Elle demande de la régularité, de l’apprentissage, de la patience. Et surtout, elle ne se vit pas seul.
Consolider tes stocks sur 1 à 3 mois
Les deux semaines de stock, c’est bien. Mais pour vraiment dormir tranquille, vise un à trois mois d’autonomie alimentaire. Pas besoin de tout acheter d’un coup. Fais-le progressivement, sans paniquer, sans te ruiner.
Chaque mois, complète un peu tes réserves. Ajoute des conserves, des céréales, de l’huile. Diversifie pour ne pas te lasser (tu ne vas pas manger que du riz pendant trois mois). Intègre aussi quelques plaisirs : café, chocolat, biscuits. Le moral compte autant que les calories.
Mets en place un système de rotation : consomme ce que tu stockes, et renouvelle au fur et à mesure. Marque les dates d’achat au feutre sur les produits. Place les plus anciens devant, les plus récents derrière. Comme ça, tu évites le gaspillage et tes stocks restent toujours frais.
Développer des compétences clés
Avoir des stocks, c’est bien. Savoir produire, réparer, soigner, c’est encore mieux. Parce qu’un jour ou l’autre, les stocks s’épuisent. Et là, c’est tes compétences qui font la différence.
Apprends à produire une partie de ta nourriture : lance un potager, même petit. Cultive des légumes simples (tomates, courgettes, salades). Découvre les conserves maison, la lactofermentation, le séchage. Chaque bocal que tu remplis, c’est un peu plus d’autonomie gagnée.
Forme-toi aux gestes de premiers secours : suis une formation PSC1, regarde des tutos en ligne, entraîne-toi sur des mannequins. En cas de crise sanitaire ou d’accident, savoir poser un garrot ou faire un massage cardiaque peut sauver une vie.
Développe des savoir-faire manuels : bricolage, couture, mécanique, cuisine. Toutes ces compétences qui semblaient dépassées redeviennent essentielles quand les services disparaissent. Répare au lieu de jeter. Fabrique au lieu d’acheter. Retrouve l’usage de tes mains.
Rejoindre ou créer un collectif résilient local
Enfin, et c’est peut-être le plus important : ne reste pas isolé. La résilience individuelle a des limites. La résilience collective, elle, multiplie les forces.
Rejoins des réseaux d’entraide locaux : SEL (Systèmes d’Échange Local), AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), jardins partagés, repair cafés. Participe à des initiatives qui redonnent du sens à l’économie locale.
Le projet Familles Résilientes accompagne justement les familles qui veulent sortir de l’isolement et construire leur autonomie ensemble. Formations, entraide, partage d’expériences : tout ce qu’il te faut pour transformer cette préparation d’urgence en mode de vie durable. [Rejoins-nous ici]
Construis du lien avec tes voisins. Organise des apéros, des échanges de services, des chantiers participatifs. Quand la tempête arrive, ce sont ces liens-là qui tiennent. Pas les comptes en banque. Pas les assurances. Les liens humains, tissés patiemment, jour après jour.
Conclusion
Préparer ta famille à une crise économique en 72 heures, ce n’est pas devenir parano. C’est juste reprendre la main. Agir au lieu de subir. Protéger les tiens sans attendre que la panique générale se déclenche.
Ces trois jours, c’est un départ. Un premier pas vers plus d’autonomie, plus de lucidité, plus de solidarité. Parce que la vraie résilience ne se construit pas dans l’urgence. Elle se construit dans la durée, avec méthode et détermination.
La crise économique qui vient (ou qui est déjà là, selon le regard qu’on porte) peut faire peur. Elle peut aussi être un révélateur. Une occasion de redécouvrir ce qui compte vraiment. De ralentir. De se reconnecter aux autres, à la terre, au réel.
Alors commence aujourd’hui. Même modestement. Même avec peu de moyens. L’important, ce n’est pas d’être parfait. C’est d’être en mouvement.
Si tu veux aller plus loin et rejoindre d’autres familles engagées dans cette démarche, le projet Familles Résilientes est fait pour toi. Ensemble, on va plus loin. [Découvre le projet]