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Tu le sens peut-être comme moi : ce malaise diffus quand on suit l’actualité. L’inflation qui ne redescend pas vraiment. Les tensions géopolitiques qui s’accumulent. Le climat qui déraille. Les services publics qui se dégradent. Et au milieu de tout ça, cette question qui revient sans cesse : par où commencer pour se préparer ?
Le problème, c’est qu’on nous parle “d’effondrement” comme si c’était un événement unique, un grand soir où tout basculerait d’un coup. Mais la réalité est bien plus complexe – et c’est ce qui rend la préparation si difficile.
Parce qu’en vérité, nous ne faisons pas face à UN risque d’effondrement, mais à trois vitesses de crise différentes, qui se superposent, s’entrecroisent, et demandent chacune une réponse adaptée.
Imagine un musicien qui devrait jouer trois partitions simultanément, chacune à un tempo différent. C’est exactement ce que nous vivons : une crise qui peut exploser demain matin, une dégradation lente qui grignote notre quotidien, et une transformation profonde qui se joue sur des décennies.
Dans cet article, je vais te présenter ces trois vitesses de crise, t’expliquer comment les comprendre, et surtout te donner une stratégie concrète pour te préparer à chacune d’elles, sans te disperser, sans tomber dans la paralysie.
Prêt ? Allons-y.
Vitesse 1 : La crise-éclair (du jour au lendemain)
Ce que c’est
C’est le scénario qui fait peur la nuit : le monde qui bascule en quelques heures. Un lundi matin, tu te réveilles et plus rien ne fonctionne comme avant. Les distributeurs sont à sec, les supermarchés pris d’assaut, les stations-service fermées.
Ce type de crise a trois caractéristiques :
- Elle est brutale : aucun signe avant-coureur clair
- Elle est courte : de quelques jours à quelques semaines
- Elle est récupérable : si les infrastructures tiennent, le système peut redémarrer
Les exemples qui prouvent que c’est réel
Ne croyons pas que ça n’arrive qu’ailleurs ou qu’aux autres :
Mars 2013, Chypre : du jour au lendemain, le gouvernement gèle les comptes bancaires. Les gens se réveillent sans accès à leur épargne. Imagine : tu as 20 000 euros à la banque, mais tu ne peux retirer que 300 euros par semaine.
Octobre 2022, France : grèves dans les raffineries. En quelques jours, impossible de faire le plein dans de nombreuses régions. Files d’attente interminables, tensions, panique.
Février 2021, Texas : une vague de froid paralyse le réseau électrique. Des millions de personnes sans chauffage, sans eau, pendant une semaine. Dans un État moderne, au XXIᵉ siècle.
Et demain ? Une cyberattaque massive sur le système bancaire européen. Une panne électrique généralisée suite à un incident géopolitique. Une rupture brutale des approvisionnements alimentaires.
Ce n’est pas de la science-fiction. C’est de la gestion des risques.
Comment se préparer : la résilience immédiate
L’objectif ici est simple : pouvoir tenir 3 à 6 mois sans dépendre des systèmes extérieurs.
Pas besoin d’un bunker ou d’un arsenal. Juste du bon sens paysan, celui qu’avaient nos grands-parents qui gardaient toujours un garde-manger bien rempli.
Les six piliers de base :
1. Alimentation : constitue progressivement des stocks. Pâtes, riz, lentilles, huile, conserves, bocaux maison. Pense rotation : consomme et renouvelle. Objectif : 3 à 6 mois de nourriture pour ta famille.
2. Eau : c’est la priorité absolue. Réserves (bidons, cuves), système de filtration, et identifie une source alternative près de chez toi (puits, source, récupération eau de pluie).
3. Énergie : un poêle à bois avec du bois d’avance, des lampes LED solaires, un réchaud à gaz avec quelques cartouches. De quoi cuisiner et te chauffer sans électricité.
4. Argent liquide : quelques milliers d’euros en espèces, planqués chez toi. Si le système bancaire plante, tu as de quoi tenir et acheter ce qui devient disponible.
5. Santé : pharmacie de base (pansements, antiseptiques, antidouleurs), connaissances en premiers secours, plantes médicinales si tu t’y connais.
6. Réseau : connais tes voisins. En cas de crise courte, c’est avec eux que tu vas devoir composer. Un réseau local solide vaut tous les stocks du monde.
L’erreur classique ? Accumuler des stocks déséquilibrés. 50 kg de pâtes mais pas de protéines, c’est inutile. Pense équilibre nutritionnel, pense rotation, pense réalisme.
Ce premier cercle de préparation, c’est ton filet de sécurité. Une fois en place, tu dors mieux. Tu ne crains plus la panne, la grève, le gel des comptes. Tu as gagné en sérénité.
Vitesse 2 : La crise-lame de fond (l’érosion progressive)
Ce que c’est
Ici, pas de fracas. Pas de breaking news. Juste une spirale lente de dégradation, mois après mois, année après année.
L’inflation qui grignote le pouvoir d’achat. Les services publics qui se délitent. L’énergie qui devient structurellement plus chère. Le logement inaccessible. Les tensions sociales qui montent.
Ce n’est pas spectaculaire. C’est insidieux. Comme une maison dont les fondations se fissurent : pendant des mois, rien de visible. Puis une fissure au plafond. Puis une autre. La maison ne s’effondre pas d’un coup, mais elle devient progressivement invivable.
Les exemples qui montrent la tendance
L’Argentine depuis vingt ans : pas un “grand effondrement”, mais une succession de crises monétaires, de dévaluations, d’inflation galopante. Les gens s’adaptent, mais leur marge de manœuvre se réduit d’année en année. La classe moyenne disparaît.
La Grèce après 2008 : austérité, coupes budgétaires, dégradation des services publics, chômage massif. Pas de chaos total, mais un appauvrissement durable.
Le Liban depuis 2019 : faillite bancaire, hyperinflation, pénuries d’électricité. Les habitants s’organisent, s’entraident, mais le niveau de vie a chuté de 80 %.
Et en Europe ? Regarde les dynamiques en cours :
- L’énergie est structurellement plus chère depuis 2022
- Les services publics (santé, école, justice) sont sous tension
- Le logement devient inaccessible pour une part croissante de la population
- Les retraites et la protection sociale sont fragilisées
- Les chaînes d’approvisionnement restent fragiles
Ce n’est pas un effondrement. C’est une érosion. Et elle est déjà en cours.
Comment se préparer : l’autonomie progressive
Face à cette lame de fond, la stratégie n’est plus de “tenir” quelques mois, mais de réduire progressivement ta dépendance aux systèmes fragiles.
C’est un chantier de plusieurs années. Mais c’est aussi un chantier joyeux, libérateur, qui redonne du sens.
Les cinq axes d’autonomie :
1. Autonomie alimentaire : développe ton potager. Objectif réaliste : couvrir 30 à 50 % de tes besoins en légumes. Apprends à conserver (bocaux, lacto-fermentation, séchage). Tisse des liens avec des producteurs locaux. Élève quelques poules si tu peux.
2. Autonomie énergétique : réduis d’abord tes besoins (isolation, sobriété choisie). Puis produis localement : panneaux solaires, poêle à bois, cuisine solaire. Repense ta mobilité (vélo, covoiturage).
3. Autonomie économique : désendette-toi progressivement. Diversifie tes sources de revenus. Développe des compétences monnayables localement. Participe à l’économie informelle (troc, échanges de services).
4. Autonomie en compétences : apprends à réparer, coudre, bricoler, soigner, conserver. Chaque compétence acquise est une dette de moins envers le système, une liberté de plus.
5. Autonomie relationnelle : construis un réseau local solide. Participe à une AMAP, un jardin partagé, un repair café. L’entraide entre voisins vaut tous les stocks du monde.
C’est précisément pour accompagner cette démarche d’autonomie progressive que j’ai créé la formation Familles Résilientes : un programme structuré pour avancer pas à pas, sans te perdre dans la masse d’informations disponibles.
Attention au piège : l’autarcie totale est un mythe (et pas souhaitable). Vise 50 à 70 % d’autonomie dans les domaines essentiels. Le reste, c’est l’interdépendance choisie avec ton réseau local. Personne ne peut tout faire seul. Et heureusement.
Vitesse 3 : La crise-horizon (la transformation civilisationnelle)
Ce que c’est
C’est le basculement profond, structurel, qui se joue sur des décennies. Le passage d’une civilisation de l’abondance énergétique à une civilisation de la frugalité. Volontaire ou subie.
Ici, on ne parle plus de “récupération”. On parle de transformation. Le monde de 2050 ne ressemblera pas à celui de 2020. Point.
Les mutations déjà en cours
Le climat : la température mondiale a augmenté de 1,1 °C depuis l’ère préindustrielle. Ça semble peu, mais ça multiplie déjà les événements extrêmes. À +2 °C ou +3 °C d’ici 2100, on parle de régions entières devenant inhabitables, de migrations massives, de refonte complète de l’agriculture.
Les ressources : la fin de l’énergie fossile abondante et bon marché est programmée. L’épuisement des sols s’accélère. La biodiversité s’effondre. Le pic de nombreuses ressources minérales est déjà derrière nous.
La démographie : vieillissement en Occident, pression sur les systèmes sociaux, décroissance démographique dans certaines régions.
La géopolitique : recomposition des équilibres mondiaux, fragmentation possible de grands ensembles (l’UE ?), tensions accrues pour les ressources.
Ces processus sont lents, mais inexorables. Ils redéfiniront le monde dans lequel vivront nos enfants et petits-enfants.
Comment se préparer : l’ancrage territorial et la transmission
Face à ces transformations de long terme, la question n’est plus “comment je survis ?” mais “quel monde je transmets ?”.
C’est le temps de l’ancrage, de la construction, de la contribution au territoire.
Les quatre piliers de la résilience territoriale :
1. Régénérer le territoire : plante des arbres fruitiers, des haies. Engage-toi dans des projets de permaculture, d’agroforesterie, de forêts comestibles. Régénère les sols, préserve la biodiversité locale. Ce sont des investissements de 20, 30, 50 ans.
2. Transmettre les savoirs : apprends à tes enfants à jardiner, bricoler, cuisiner. Documente tes connaissances. Partage-les dans ta communauté. Préserve les savoir-faire traditionnels qui permettent de vivre avec peu.
3. Construire la communauté locale : implique-toi dans la vie de ton village, de ton quartier. Participe à des projets collectifs. Tisse des liens intergénérationnels. Une communauté solide traverse les tempêtes.
4. Préserver le patrimoine vivant : conserve des semences adaptées à ton terroir. Privilégie les variétés anciennes, résilientes. Participe à la sauvegarde des races animales rustiques.
La question du sens : ce troisième cercle, c’est celui qui donne du sens à toute la démarche. Tu ne te prépares plus seulement pour toi. Tu construis pour ceux qui viendront après. C’est un antidote puissant au catastrophisme.
Comment articuler les 3 vitesses : la stratégie globale
Voici le piège dans lequel tombent beaucoup de gens : se focaliser sur une seule vitesse.
Certains accumulent des stocks pour la crise courte, mais restent totalement dépendants du système au quotidien. D’autres plantent des arbres pour 2050, mais n’ont pas trois semaines de nourriture à la maison.
Il faut une approche stratifiée, en cercles concentriques.
La méthode des trois cercles
Cercle 1 (les 6 premiers mois) : Résilience immédiate
- Tu sécurises le présent
- Investissement modéré (quelques milliers d’euros)
- Résultat : sérénité face aux chocs courts
Cercle 2 (les 5-10 années suivantes) : Autonomie progressive
- Tu réduis ta dépendance
- Investissement en temps et compétences plus qu’en argent
- Résultat : liberté et résilience au quotidien
Cercle 3 (sur 20-50 ans) : Ancrage territorial
- Tu construis pour les générations futures
- Investissement : engagement communautaire
- Résultat : sens et contribution
Dans Familles Résilientes, nous travaillons justement cette approche en cercles concentriques, en commençant toujours par sécuriser le présent avant d’élargir progressivement.
Comment séquencer sans s’épuiser
Année 1 : Concentre-toi sur le cercle 1. Constitue tes stocks, organise ton autonomie de base. C’est rapide à mettre en place et ça apporte une sérénité immédiate.
Années 2-3 : Développe le cercle 2 tout en maintenant le cercle 1. Lance ton potager, apprends de nouvelles compétences, tisse ton réseau local.
À partir de l’année 4 : Intègre progressivement le cercle 3. Plante des arbres, engage-toi dans des projets collectifs, transmets tes savoirs.
Les synergies entre cercles : c’est là que la magie opère. Tes stocks du cercle 1 te permettent de tenir pendant que tu développes le cercle 2. Tes compétences du cercle 2 renforcent le cercle 1 (moins besoin d’acheter, tu produis). Ton ancrage du cercle 3 sécurise les deux autres (réseau solide, territoire résilient).
Vivre sereinement en transition
Parlons maintenant de ce dont on parle peu : la dimension psychologique.
Se préparer aux trois vitesses de crise, c’est porter sur ses épaules une vision du monde qui peut être lourde. Comment rester serein quand on voit les risques s’accumuler ?
L’équilibre à trouver
Lucidité sans catastrophisme : voir les risques, oui. S’y noyer, non. Agis sur ce que tu contrôles, accepte ce que tu ne contrôles pas.
Action sans perfectionnisme : fais ce que tu peux, avec ce que tu as, là où tu es. Mieux vaut un potager imparfait qu’un plan parfait jamais lancé.
Présent et futur : prépare-toi pour demain, mais profite d’aujourd’hui. La vie n’est pas une longue préparation à la catastrophe. C’est une aventure à vivre pleinement.
Individuel et collectif : ne porte pas seul le poids du monde. Entoure-toi, partage, construis avec d’autres. La résilience, c’est d’abord une affaire de liens.
Les marqueurs de sérénité
Tu sauras que tu es sur le bon chemin quand :
- Tu dors tranquille même en suivant l’actualité
- Tu es capable d’accueillir l’incertitude sans paniquer
- Tu as le sentiment de contribuer, pas juste de survivre
- Tes liens humains sont de qualité
Conclusion : de la peur à l’action, du risque au projet
Nous l’avons vu : l’effondrement n’est pas un événement unique. C’est trois vitesses de crise différentes qui se superposent :
✅ La crise-éclair : prépare-toi à tenir 3-6 mois en autonomie
✅ La lame de fond : construis progressivement ton autonomie sur 5-10 ans
✅ La transformation civilisationnelle : ancre-toi dans ton territoire pour les générations futures
Ces trois vitesses ne s’opposent pas. Elles se complètent. Elles s’imbriquent. Et surtout, elles te donnent une feuille de route claire.
Tu n’as plus à te demander “par où commencer ?”. Tu commences par le cercle 1. Puis tu élargis progressivement.
Chacun démarre où il peut, avec ce qu’il a. L’important, c’est de commencer. Même petit. Même imparfait.
Parce qu’au fond, se préparer, ce n’est pas fuir le monde. C’est s’y engager pleinement. C’est refuser la passivité. C’est décider que tu ne subiras pas, que tu construiras.
Nous sommes dans un moment charnière de l’histoire humaine. Un moment où chaque famille qui devient résiliente rend son territoire un peu plus fort. Un moment où chaque geste compte.
Alors, prêt à passer à l’action ?
Prêt à passer à l’action ? Rejoins la communauté Familles Résilientes
Tu l’as compris : se préparer aux 3 vitesses de crise, c’est un chantier global. Pas besoin de tout faire seul, ni de tout réinventer.
C’est pour ça que j’ai créé Familles Résilientes sur Skool : une formation complète et une communauté d’entraide pour avancer concrètement, étape par étape, vers plus d’autonomie et de sérénité.
Au programme :
- Des modules structurés pour construire ta résilience sur les 3 temporalités
- Des fiches pratiques, des plans d’action concrets
- Une communauté bienveillante pour échanger, poser tes questions et partager tes victoires
- Un accompagnement pour ne pas te sentir seul(e) face à l’immensité de la tâche
👉 Rejoins Familles Résilientes et commence dès aujourd’hui à construire ta résilience familiale.
Parce que se préparer, c’est mieux ensemble.
